Les bassins préformés

C’est sans doute la solution la plus simple pour les petits volumes; bien qu’il existe maintenant des bassins dont les tailles n’ont rien à envier à certaines piscines, il reste à comparer les prix ! En effet, si cette méthode est idéale pour les petits jardins ou éventuellement en intérieur, les grands modèles ne sont pas très compétitifs.

Si le budget est prioritaire, ce n’est certainement pas le maître-achat ! Donc, jusqu’à 2 ou 3000 litres, si vous ne souhaitez pas vous embarrasser de trop de complications, c’est sans doute un bon choix. Les paliers sont déjà présents, la finition est bien exécutée, il n’y pas de plis (bâche), et certains modèles comportent des bacs de plantations.

Les modèles à retenir sont réalisés en polyester; des bassins en plastique ou en pvc sont souvent proposés à des prix attractifs, malheureusement ils n’ont pas la réputation d’être solides.
Comme c’est matériaux ne sont pas réparables, mieux vaut porter votre choix sur le polyester qui reste une base réparable. Si vous envisagez de maintenir quelques kois, assurez-vous d’une profondeur suffisante et d'un système de chauffage indispensable: dans ce cas, vous aurez à enterrer une véritable petite piscine !

Bref, vous l’aurez compris, cette formule est plus chère que la mise en œuvre d’une membrane mais présente l’avantage d’une finition respectable. Pour les grands volumes, mieux vaut une réalisation personnalisée qui sera certainement plus économique.

L’argile et bentonite

L’argile n’est pas très utilisée pour les bassins d’agrément tels que nous les connaissons. Généralement cette technique est réservée pour les étangs ou les mares naturelles dont les critères écologiques sont rigoureux.

La faune et la flore locale doivent y trouver très rapidement leur place et la forme du bassin doit donc s’y prêter; cela se traduit par des berges en pentes douces et une surface importante de zones de faibles profondeurs.

L’avantage principal du procédé est d’obtenir un plan d’eau dont l’aspect donne l’impression que le plan d’eau est d’origine naturelle: faut-il rappeler qu’il s’agit malgré tout d’un bassin artificiel... car hélas, les inconvénients restent nombreux.

A commencer par le prix car selon la nature du terrain et quelques caractéristiques environnementales, l’épaisseur du substrat peut varier de 30 cm à plus d’un mètre !

Généralement, 3 ou 4 couches de marne de 15 cm d’épaisseur permettent d’obtenir satisfaction. Certains mélangent de la chaux (chaux vive: 40 kg / m³) afin de rendre la couche d’étanchéité moins fragile, malheureusement cela a pour conséquence d’élever le pH de l’eau (8,5 à 9 minimum) durant une période fort variable qu’il est impossible de déterminer.

Une variante qui permet de réduire l’épaisseur de la couche consiste à dérouler des tapis constitués d’une enveloppe géotextile contenant des granulés de bentonite. Ces tapis qui se chevauchent, sont ensuite recouverts d’une couche de 10 cm d’épaisseur d’argile.

Dans tous les cas, une surépaisseur de 10 à 20 cm de graviers ou de galets est ajoutée en guise de protection. Cette dernière est très importante concernant les berges, sans cela, et en cas d’assèchement, des fissures peuvent apparaître. Les graviers permettent donc de maintenir un taux d’humidité suffisant pour éviter l’apparition de fissures qui provoquent des fuites.

Après le prix, l’inconvénient qui nous préoccupe le plus est la turbidité de l’eau. Celle-ci reste trouble et il est toujours très frustrant de ne pouvoir admirer ses poissons: pas la peine d’imaginer une filtration capable d’éclaircir ce bassin, c'est impossible.

La bentonite se présente sous forme de poudre que l’on utilise de plusieurs manières différentes: par dispersion dans un bassin rempli qui présente un défaut d’étanchéité ou par application sur le fond d’un bassin en construction. Cette poudre a la faculté de gonfler lorsqu’elle est au contact de l’eau (ou de l’humidité d’un substrat) provoquant ainsi l’étanchement. Certains fabricants proposent cette poudre en vrac qu’il faut alors faire pénétrer dans le sol constituant le fond du bassin: le dosage varie entre 4 et 5 kg / m².

L’autre méthode est de dérouler des matelas qui sont des assemblages de toiles géotextiles contenant la bentonite: les enveloppes, très minces, dont les bords doivent se chevaucher, sont alors recouverts de graviers (couche de 20 cm).
Sous l’effet de l’humidité ambiante, la bentonite gonfle et forme une couche stable mécaniquement et relativement étanche. Tout comme l’argile, ce produit n’est pas très utilisé à cause de son coût et de la difficulté à implanter les équipements habituels.

Le stratifié polyester

Le stratifié polyester est un matériau composite utilisé pour revêtir des structures solides, comme des bassins construits en dur (en béton, parpaings ou blocs à bancher). Il n'est pas utilisé directement sur de la terre. Ce matériau est constitué de fibres de verre pour l'armature et d'une résine polyester qui les lie et les protège.

  • La fibre de verre : Elle est obtenue par fusion de billes de verre et est organisée en fils. Le mat de verre, le plus couramment utilisé, est composé de morceaux de fibres de 5 cm environ, répartis de manière aléatoire. Il est vendu en rouleaux et son poids au m² (300 ou 450 g/m²) est déterminant pour la résistance finale de la structure. Une épaisseur de trois couches de mat de 450 g/m² est souvent préconisée pour une bonne rigidité.
  • La résine polyester : C'est un liquide visqueux qui durcit par polymérisation. Le durcissement est provoqué par l'ajout d'un accélérateur et d'un catalyseur (PMEC, peroxyde d’éthylméthylcétone). La résine est souvent "pré-accélérée" pour faciliter la mise en œuvre. On utilise environ 1,2 à 1,4 kg de résine pour imprégner 1 m² de mat de 450 g. Deux familles de résines sont disponibles :
    • Orthophtaliques : Conviennent pour des bassins en béton bien drainés où l'humidité permanente est nulle.
    • Isophtaliques : Plus résistantes aux UV et à l'hydrolyse (osmose). Elles sont indispensables en cas de problèmes d'humidité récurrents.
  • La thixotropie : C'est une propriété obtenue en ajoutant de la silice à la résine pour la rendre plus épaisse et facile à appliquer sur des surfaces verticales. Le gel-coat est d'ailleurs une résine thixotrope et pigmentée.

Les couches de finition et produits complémentaires

Le processus de stratification comprend plusieurs étapes et l'utilisation de produits spécifiques pour garantir la qualité de l'ouvrage :

  • Le Primer (G4) : C'est une couche de base d'accrochage qui doit être appliquée sur le support pour améliorer l'adhérence du polyester et boucher les pores. Il est indispensable de poser la première couche de résine dans un délai de 6 à 24 heures après l'application du primer pour une liaison chimique optimale.
  • Les mastics : Ils sont utilisés pour lisser la surface du support et corriger les inégalités avant l'application du stratifié.
  • Le Pré-coat : C'est une résine polyester colorée, sans fibres de verre, appliquée après le mastic. Elle assure l'uniformité de la couleur finale et corrige les derniers petits défauts de surface. Un grammage d'environ 300 g/m² est recommandé.
  • Le Gel-coat et le Top-coat : Le gel-coat est la couche de finition qui assure l'étanchéité et la protection. Il est pigmenté pour donner la couleur souhaitée. Le top-coat est un gel-coat qui contient de la paraffine, un agent qui remonte à la surface pendant la polymérisation pour la rendre lisse et non poisseuse. Le terme "top-coat" désigne toujours la couche de finition visible, d'une épaisseur d'environ 0,8 mm et appliquée à raison de 300 g/m².

Les avantages et mise en œuvre

Ce procédé offre une grande résistance aux chocs, aux agressions chimiques, une bonne tenue aux UV, et permet de réaliser des formes de bassins personnalisées sans plis. Il offre également une protection contre les fuites causées par les rongeurs.

En résumé, l'application du stratifié polyester est un processus minutieux qui demande un support solide et l'utilisation de plusieurs produits pour créer une surface étanche, résistante et esthétiquement réussie. Un mode d’emploi détaillé est fourni avec les produits.

Il est important de souligner que, bien que le processus puisse paraître complexe, il est tout à fait réalisable pour un amateur averti. Une fois correctement appliqué, le stratifié polyester représente l'une des meilleures solutions d'étanchéité disponibles sur le marché, offrant une fiabilité et une durabilité exceptionnelles pour votre bassin sur le long terme.

Bâche EPDM : Le choix de la durabilité

La bâche en EPDM est une membrane en caoutchouc synthétique, largement reconnue pour son élasticité et sa durabilité exceptionnelle. C'est un matériau idéal pour les bassins, car il résiste parfaitement aux UV et aux températures extrêmes. Sa longue durée de vie en fait un investissement sûr.

Un matériau à la composition unique

Le caoutchouc EPDM est un polymère fabriqué à partir de deux composants principaux issus du pétrole : l'éthylène-propylène (EPM) et le diène monomère (pour le D). C'est ce dernier composant qui est crucial, car il permet la vulcanisation, un processus de fabrication qui renforce le matériau en créant des liaisons chimiques. Ce processus de "cuisson" transforme l'EPDM en une bâche souple, étanche et extrêmement résistante, bien supérieure aux bâches en PVC ou aux autres matériaux.

Le poids de la bâche

Le poids est un facteur à ne pas négliger lors de la pose. Une bâche EPDM pèse environ 1,2 kg par mètre carré, soit près de 12 tonnes pour 1000 m². Il est donc impératif de bien planifier la logistique pour sa mise en place, car une fois pliée, elle est difficile à manipuler à la main.

Un inconvénient à ne pas sous-estimer : les plis

Contrairement aux bassins en polyester qui offrent une surface rigide et parfaitement lisse, l'un des principaux inconvénients de l'EPDM est la formation de plis inévitables. En raison de sa souplesse et de l'ajustement aux courbes du terrain, la bâche va plier, et ces plis, parfois inesthétiques, peuvent devenir des pièges à débris et à sédiments. Ces zones de stagnation, difficiles à nettoyer, peuvent nuire à la qualité de l'eau sur le long terme.

Les points faibles : Rongeurs et insectes

Malgré ses nombreuses qualités, la bâche EPDM est sensible aux agressions. Si elle peut résister aux cailloux, elle est vulnérable aux dents acérées des rongeurs. On a également constaté l'apparition récente d'insectes capables de la percer. Pour la protéger des rongeurs, des racines ou d'autres agressions mécaniques, une protection supplémentaire est indispensable.

  • Le feutre géotextile : Un feutre imputrescible est la protection de base. Cette couche de tissu synthétique agit comme un coussin et empêche les petites pierres de transpercer la bâche.
  • Le stabilisé : Pour une protection plus solide, vous pouvez créer un lit de sable mélangé à du ciment (le stabilisé) d'environ 6 à 8 cm d'épaisseur. Cette couche durcit et forme un rempart homogène qui protège la bâche des agressions.
  • Le treillis anti-rongeurs : Pour une protection maximale contre les rongeurs, un treillis en métal peut être enterré à une profondeur raisonnable autour du bassin.

Assemblage et réparations : La technique de la vulcanisation

L'assemblage de plusieurs morceaux de bâche EPDM se fait par vulcanisation. Ce processus, qui ressemble à une soudure à froid, consiste à lier de manière permanente deux morceaux de bâche. Pour cela, il faut appliquer une colle spéciale et une bande adhésive sur les zones à assembler, créant ainsi une soudure aussi solide que la bâche elle-même. Les coins et les zones particulièrement sollicitées peuvent être renforcés avec des pièces de bâche additionnelles, collées par le même procédé pour assurer une étanchéité parfaite. Pour les raccordements comme les bondes de fond ou les skimmers, l'étanchéité est assurée par un système de brides et de joints très fiable.

La gestion de l'eau souterraine (drainage)

Si votre terrain est situé près d'une nappe phréatique ou d'une zone humide, vous devez impérativement prévoir un système de drainage. L'eau souterraine peut exercer une pression vers le haut et soulever la bâche, ce qui peut l'endommager. C'est également essentiel si le sol contient de la matière organique qui dégage des gaz.

Un drainage eau/gaz est nécessaire si :

  • Le niveau de la nappe phréatique varie et peut remonter.
  • Le sol sous le bassin contient des matières organiques qui dégagent des gaz.
  • Le sol est argileux et devient instable en cas de vidange.

Comment mettre en place un drainage ?

Le drainage peut être réalisé de différentes manières, souvent en combinant plusieurs matériaux :

  • Couche perméable : Une couche de graviers ou de matériaux perméables d'au moins 10 cm d'épaisseur sous le feutre.
  • Géosynthétiques : Utilisation de drains plats ou de nattes synthétiques qui permettent à l'eau de s'écouler.
  • Réseau de tuyaux : Création de tranchées avec des tuyaux perforés pour recueillir l'eau et les gaz. Ces tuyaux doivent être placés dans les points bas et protégés par un filtre synthétique (géotextile) pour ne pas se boucher.

Les sorties de drainage doivent être placées aux points les plus hauts pour permettre aux gaz de s'échapper. Un bon système de drainage permet aussi de détecter rapidement une fuite dans le bassin.

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